Clitoris : l’organe du plaisir féminin enfin révélé

Le clitoris, un organe longtemps ignoré

Pendant des siècles, le clitoris a été mis sous silence, oublié des livres d’anatomie, invisibilisé par les discours médicaux et relégué au rang d’accessoire. Il a fallu attendre 2017 pour qu’il soit représenté entièrement dans les manuels scolaires français. Ce retard n’est pas anodin : il traduit le tabou persistant qui entoure la sexualité féminine.

Un rapport du Haut Conseil à l’Égalité révélait en 2016 qu’une jeune fille sur quatre de moins de 15 ans ne sait pas qu’elle a un clitoris. Pire encore : 83 % ignorent qu’il s’agit de l’organe dédié au plaisir sexuel. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes.

« J’ai découvert mon clitoris à 20 ans. Avant, on ne m’en avait jamais parlé. J’avais honte de ne pas savoir comment jouir. »
Élise, 28 ans

Où se cache le plaisir ? Anatomie d’un organe puissant

Le gland clitoridien, visible entre les lèvres supérieures de la vulve, n’est que la partie émergée de l’iceberg. En réalité, le clitoris s’étend profondément à l’intérieur du bassin, formant une structure en Y inversé d’environ 10 à 13 cm. Ce réseau interne entoure l’entrée vaginale et entre en jeu dans de nombreuses formes de stimulation — même lors de rapports pénétrants.

La partie externe, protégée par le capuchon clitoridien, est hypersensible. Riche en terminaisons nerveuses, elle peut être source de plaisir fulgurant mais nécessite souvent des caresses délicates pour éviter les douleurs ou irritations.

Pour plus de détails anatomiques, le site Journal des femmes propose une excellente ressource illustrée.

Une fonction unique dans tout le corps humain

Le clitoris est le seul organe humain dont la fonction exclusive est le plaisir. Il ne sert ni à la reproduction ni à l’élimination. Il est érectile, comme le pénis : il se gorge de sang sous l’effet de l’excitation, durcit, se redresse. Sa stimulation, même mentale ou imaginaire, suffit souvent à déclencher une réaction physiologique.

La comparaison avec le pénis est intéressante mais limitée. Si le gland du pénis compte environ 4 000 terminaisons nerveuses, le clitoris en contient plus de 8 000. Ce chiffre seul devrait suffire à replacer le clitoris au centre de l’attention.

Orgasme vaginal ? Non : orgasme clitoridien

Il est temps de démonter une idée reçue encore tenace : non, il n’y a pas deux types de femmes, celles qui jouissent par le vagin et celles par le clitoris. Le plaisir vaginal, s’il existe, passe presque toujours par une stimulation indirecte du clitoris — notamment via ses branches internes.

La pénétration, en soi, ne suffit pas. Ce qui provoque l’orgasme, c’est l’action mécanique sur ces branches, que ce soit par un pénis, un doigt, un sex-toy ou une combinaison subtile de plusieurs.

« Je croyais que je n’étais pas “normale” parce que je ne jouissais jamais pendant la pénétration. En fait, j’avais juste besoin qu’on s’occupe de mon clito. »
Inès, 31 ans

Comment jouir par le clitoris : pour elle… et pour lui

Ce paragraphe s’adresse aux hommes. Ceux qui veulent faire jouir leur partenaire ont tout intérêt à se concentrer sur le clitoris. Voici ce que vous devez savoir.

Le clitoris aime l’attention, mais pas la précipitation. Il ne faut jamais y aller brusquement. Une main posée, un souffle chaud, une langue habile, des doigts patients — c’est un terrain de jeu infini. Le cunnilingus est une méthode royale : lent, rythmé, attentif aux réactions, il peut suffire à provoquer des vagues de plaisir. Combinez-le à une stimulation des seins ou un murmure érotique, et vous déverrouillez un orgasme total.

La masturbation clitoridienne à deux est également puissante : pendant la pénétration, un doigt ou un vibromasseur placé sur le gland clitoridien peut changer la donne. Ne négligez jamais cette partie du corps. C’est là que tout se joue.

Masturbation : le chemin vers la liberté sexuelle

Nombreuses sont les femmes qui ont découvert leur sexualité seules, à travers la masturbation. Se toucher, explorer, oser le plaisir : c’est un acte d’autonomie et de connaissance de soi. Il n’y a pas une façon de bien faire, il n’y a que la vôtre.

Certaines préfèrent une stimulation directe avec les doigts, d’autres utilisent des sextoys spécialisés pour le clitoris. D’autres encore ont besoin d’un contexte mental ou d’une ambiance sensuelle pour lâcher prise. Tout est valable, tant que cela vous rapproche de ce que vous aimez.

« J’ai découvert ce que c’était que jouir à 25 ans, seule dans ma chambre avec un sextoy. C’était puissant, émouvant, presque sacré. »
Marie, 34 ans

Précautions : irritations et hygiène

Le clitoris, aussi résistant soit-il en tant qu’organe érectile, peut facilement être irrité. Des frottements répétés, un sex-toy trop dur, ou une stimulation trop longue sans lubrification peuvent provoquer rougeurs, brûlures ou démangeaisons.

Il est donc recommandé d’utiliser un lubrifiant, de préférer des sous-vêtements en coton et d’éviter les pantalons trop serrés qui frottent directement sur la zone. En cas d’infection (mycose, herpès génital…), consultez rapidement un·e professionnel·le de santé. Une bonne hygiène intime est indispensable, mais attention aux excès de savon qui perturbent la flore.